mardi 27 novembre 2012

Winter is coming...


Ce matin, dans le journal, je lisais : "Préparez votre pelle. Près de 150 cm de neige tomberont sur Montréal au cours des trois prochains mois, selon MétéoMédia. Les flocons et le froid seront donc au rendez-vous, contrairement à l'hiver dernier, qui était "une exception" estime Bertin Ossonon, météorologue chez MétéoMédia. "On a prévu que ce serait un vrai hiver pour Montréal, ajoute-t-il. On revient à nos hivers normaux". Il y aura des "poussées d'air doux", mais les températures avoisineront les normales de saison, avec des maximums de - 4 degrés Celsius et des minimums de -13 degrés Celsius."

Samedi, les premiers flocons sont tombés sur Montréal. Lorsque j'ai marché 20 minutes depuis un petit café du Mile End jusqu'au métro Laurier, j'ai commencé à comprendre ce qu'allait signifier l'hiver ici. Ce qui m'a rassurée, c'est d'entendre un "I'm freezing" grelotté par un passant. Il faisait donc objectivement froid. Je me serais plus inquiétée si j'avais croisé les hipsters du coin le cou à l'air à danser sous la neige.

L'hiver montréalais jusqu'à maintenant, c'était un peu un abstraction pour moi. Ils commençaient même à m'énerver tous avec leur hiver, à en faire des tonnes comme si c'était un phénomène surnaturel. Et quand je leur demandais s'ils n'exagéraient pas un peu, j'avais toujours droit au même sourire, qui voulait dire :"pauvre petite innocente, tu ne vas même pas comprendre ce qui va t'arriver...".

Sauf que l'hiver, ben il n'arrivait pas. Il a fait encore 15 degré il y a 10 jours. Je me croyais un peu dans Game of Thrones, où ils nous rabâchent à longueur d'épisode que "Winter is cooooooooming", à grand renfort de musique qui fait peur, mais pour l'instant on l'attend toujours, hein, leur sacré hiver.

J'avais finalement presque hâte qu'il s'en vienne, l'hiver, parce que je me sentais un peu comme l'idiote du village à n'effectivement pas savoir ce qui allait me tomber dessus. Quand des expatriés se rencontrent ici, ils parlent en hivers : "ah, c'est ton troisième hiver !" ou "ouais, c'est mon 6ème hiver à Montréal". Et quand je dis que je suis arrivée il y a deux mois, on me regarde soudain autrement, et on me dit : "aaaaah, mais tu vas vivre ton premier hiver". Immanquablement.

Il y a ceux qui le minimisent, en disant qu'avec un bon équipement, on s'en sort très bien. Et puis, au pire, il y a toujours la ville souterraine. Et il y a ceux qui s'amusent à me faire peur, en me laissant entendre que je vais vivre l'enfer sur terre. La réalité, comme souvent, est sans doute entre les deux.

Depuis quatre jours, il fait un froid assez glacial pour que je me décide enfin à ranger mes bottes parisiennes au placard, et à les remplacer par leurs collègues canadiennes, récemment acquises. Je me range du côté des optimistes qui pensent que tout est question d'habillement.

On s'en reparle d'ici le 1er décembre quand, si les prévisions sont bonnes, 5 cms de neige auront recouvert la ville.

dimanche 25 novembre 2012

De la Chine à l'Antarctique


Je continue le récit de mes promenades à Montréal en compagnie de Maman et Gérard. J'ai pu découvrir avec eux des endroits de la ville que je ne connaissais pas encore, comme le jardin botanique et le Biodôme, qui nous ont fait voyager loin...

Sur les photos, c'est le jardin de Chine que vous voyez, l'un des seuls coins du jardin botanique qui ressemble à peu près à quelque chose au mois de novembre. Le reste, à savoir le Jardin japonais, le jardin des Premières-Nations, et les 22 000 variétés de plantes du jardin, avaient déjà tiré leur révérence en attendant le printemps prochain. Mais le Jardin de Chine était mignon comme tout, et le lieu dégageait une grande sérénité. J'ai malheureusement raté la Magie des Lanternes, qui s'y tient tous les ans, et qui illumine le jardin de 1000 lanternes à la nuit tombée.

Nous avons ensuite visité le Biodôme, qui est un musée reconstituant quatre écosystèmes : la forêt tropicale, la forêt laurentienne, le Saint-Laurent, et le monde polaire de l'Arctique et l'Antarctique. Chaque salle est peuplée de petites et grosses bébêtes vivant dans ces différents milieux (mention spéciale pour la maman lynx et ses deux petits, qui avaient une folle envie de dévorer un oiseau qui s'était approché d'un peu trop près de leur cage).


Je ne pense pas retourner au biodôme, mais j'ai très envie de retourner voir le Jardin de Chine sous la neige, et j'espère avoir une chance d'apercevoir les premiers bourgeons des plantes exotiques du Jardin Botanique au printemps.

vendredi 23 novembre 2012

Le brunch du week-end : Le Toasteur


Lorsque Maman et Gérard étaient encore à Montréal, nous sommes allés bruncher au Toasteur, sur Laurier. C'était un samedi, donc parfait pour respecter ma tradition chérie du Brunch du week-end.
Nous sommes arrivés au Toaster après une longue et belle marche au soleil, qui nous a emmenés, depuis leur hôtel, sur la rue Duluth, au carré Saint-Louis, au parc Lafontaine, puis au parc Laurier et l'avenue du même nom, très mignone avec ses fromageries, ses magasins bios et ses restos branchés.

Les brunchs servis au Toasteur sont assez classiques et sans surprise. Mon assiette était composée d'une crêpe, d'une tranche de pain perdu (pain doré dit-on ici) avec du sirop d'érable, de 2 tranches de pain toastées avec du beurre, d'oeufs brouillés, de fruits, de pommes de terre et de jambon braisé (je crois que je n'oublie rien). Le tout accompagné d'un thé et d'un divin jus de poire frais.

Je me suis d'abord jetée (élégamment) sur le pain doré et la crêpe, puis sur les tranches de pain et les oeufs brouillés. J'ai enchaîné avec moins d'enthousiasme sur les pommes de terre (vraiment pas terribles par rapport à celles du Beauty's par exemple), puis les fruits. J'ai laissé de côté le jambon, qui m'a paru trop gras. Le jus de poire par contre était vraiment dé-li-cieux, et change du classique jus d'orange frais que je choisis toujours. 

Si je vous dis que le matin même, j'avais déjà pris un petit déjeuner avec pain frais avec du beurre, bagel grillé au nutella, et délicieux croissant frais acheté à la boulangerie Kouign Aman, vous allez croire que je suis une goinfre et que je suis déjà devenue obèse. Donc je ne vous le dis pas.

Au niveau des prix, je crois que le Toasteur n'était pas très cher, du moins pour le brunch basique comme celui que j'ai pris, qui coûtait dans les 7$ il me semble.

Le week-end dernier, pas de brunch. Je me suis contentée d'un petit déjeuner chez Tim Hortons (un fast food), composé d'un sandwich "Timatin" avec de l'oeuf et du fromage fondu, ainsi qu'une petite galette de pomme de terre. Le tout dégusté avec la Copine du Bureau sur une aire de service à Magog, vers 9h du matin, après 2 heures de route. Bon, ok, c'est moins classe qu'un brunch avenue Laurier, mais je vous assure que c'est très bon, et je me suis quand même régalée :)

Sinon le reste du temps rassurez-vous je mange des salades de concombres, tomates et champignons sans huile d'olive ;)

mardi 20 novembre 2012

Un week-end à Québec

Me revoilà ! Ces deux dernières semaines, et surtout la semaine dernière, j'ai beaucoup travaillé. De méchantes deadlines m'ont obligée à mettre le paquet, à rester tard le soir au travail et même à travailler le dimanche (être stagiaire de nos jours, c'est plus ce que c'était). Mes tâches consistant essentiellement à rédiger des articles, tu comprendras pourquoi j'ai délaissé mon blog : le soir j'avais tout sauf envie d'aligner encore des mots les uns derrière les autres. Même si écrire est une des choses que j'aime le plus faire, j'ai comme fait une overdose (ça y est je commence à dire "comme" à tout bout de champ comme les québécois...).

Mais surtout j'ai accueilli ma Maman et Gérard, qui m'ont fait le plaisir de me rendre visite à Montréal. Avec eux, j'ai fait pleins de choses, et, pour commencer par le commencement, j'ai passé un week-end à Québec.
Voici une petite liste des choses que j'ai aimées, et de celles que j'ai moins aimées de ces deux jours.

Ce que j'ai aimé de mon week-end à Québec :

- Redécouvrir la ville de Québec. Nous y étions passés rapidement en septembre avec David, et j'avoue que je n'avais pas été spécialement emballée. Une petite ville mignonnette, oui, avec des petits accents d'Europe, mais où je m'étais plutôt ennuyée. Cette fois, le charme a agi, notamment grâce au quartier du Petit Champlain que j'avais raté la dernière fois et qui vaut vraiment le détour. J'ai cette fois compris pourquoi l'on disait de Québec que c'était le plus beau bout d'Europe en Amérique du Nord. Le Petit Champlain m'a vraiment rappelée les rues de Bruxelles ou du Vieux-Lyon, et je m'y suis presque sentie nostalgique. Nous nous y sommes promenés à la nuit tombée, et il y avait quelque chose d'un peu magique dans ces rues silencieuses et désertes (mois de novembre oblige), avec ses quelques boutiques ouvertes et ses restaurants plus animés. J'aimerais beaucoup y retourner à l'époque de Noël, avec de la neige et des belles décorations.



- Déjeuner au café Chez Temporel. Ah, quel bonheur, après une longue marche dans le froid, d'avoir  poussé la porte de Chez Temporel, petit refuge chaleureux où les bonnes odeurs de cuisine se mêlaient à un joyeux brouhaha, et d'y avoir dégusté une bonne soupe aux légumes et des tartines à petit prix!

- Visiter le musée de la Civilisation. Nous sommes arrivés juste à temps pour suivre un visite guidée de l'exposition permanente "Le Temps des Québécois", qui retrace toute l'histoire du Québec. J'y ai appris énormément de choses, non tant des objets exposés, que du récit passionnée et passionnant de notre guide, visiblement fatiguée après une dure journée, qui nous a fait une visite un peu "free-style", totalement décousue, comme improvisée, mais extrêmement riche, drôle et captivante.

- Assister à un concert de Tango au musée de la Civilisation (ou plutôt papoter avec Maman en écoutant vaguement la musique...).

- Dormir à l'Autre Auberge. J'ai merveilleusement bien dormi dans ma grande chambre de l'Autre Auberge, d'un sommeil profond et sans rêves. Le reste du temps, je me suis sentie comme chez moi dans la pièce commune, joliment décorée, et accueillante. Un joli nid douillet que j'ai quitté à contre-coeur.

- Me promener sur l'île d'Orléans. Il n'y a rien de spécial à voir sur l'île d'Orléans, si ce n'est de jolies maisons, mais la présence de l'eau, le calme et la belle lumière de fin d'après-midi qui y régnaient lorsque nous nous y sommes promenés m'ont beaucoup apaisée.


- Ecouter la conversation des deux jeunes passagers derrière mois dans le bus qui m'a ramenée à Montréal le dimanche soir. J'y ai notamment appris, outre les diverses expériences amoureuses et sexuelles de la jeune fille, et que les"djeuns" d'ici disent souvent "c'est fucking awesome", que les québécois ont une faculté étonnante à lier conversation avec des gens qu'ils ne connaissent ni d'Eve ni d'Adam. Les deux jeunes dont je vous parle ont blablaté sans discontinuer pendant TOUT le voyage, alors qu'ils ne se connaissaient pas. Ce n'est qu'au bout d'une heure qu'ils ont échangé leurs prénoms. En France, dans les bus, il n'y a que les mamis qui engagent la conversation avec leurs voisin(e)s. Ici, c'est même les ados. Et ne pensez pas qu'il s'agissait d'un coup de foudre ou d'un plan drague : ils n'ont même pas échangé leurs numéros à l'arrivée, et se sont séparés d'un laconique "salut, p'têtre à une prochaine". Incroyable. En tout cas, je ne me suis pas ennuyée pendant ce voyage :)

Ce que j'ai moins aimé de mon week-end à Québec :

- Avoir froid. Mon Dieu, que j'ai eu froid. La promenade des Gouverneurs, en particulier, a été un supplice, je n'ai pas du tout été sensible à la beauté du panorama sur le fleuve Saint-Laurent. Je n'ai jamais eu aussi froid depuis.

- Voyager en voiture, de nuit et sous la pluie, de Montréal à Québec. Se perdre en sortant de Montréal en voiture, et de nombreuses fois ensuite, à cause d'un stupide GPS qui nous a induits en erreur.

- Trouver de nombreuses portes closes. Beaucoup de magasins, musées ou restaurants ferment à la mi-octobre au Québec. Novembre est donc une basse, très basse saison, et le choix d'activité s'en trouve très réduit.

- Rentrer toute seule à Montréal, après un super week-end, pour affronter une dure semaine de travail...

mercredi 7 novembre 2012

Météo


Citation : Hanif Kureishi, Black Album

Oui, la ville, cette ville, était bien pluvieuse et grise en fin de semaine dernière. Moi je m'en fichais un peu, je travaillais bien au chaud dans mon bureau, et m'amusais à photographier les gouttes glisser tristement le long des vitres. Mais je suis déçue pour ma Maman et Gérard, venus me rendre visite depuis Paris, qui n'ont pas vu Montréal sous son meilleur jour. Depuis, les températures ont dramatiquement dégringolé, mais le soleil est reparu ; et c'est si beau le soleil en hiver.

lundi 5 novembre 2012

Le Brunch du Week-end : le Beauty's


Samedi dernier, j'ai décidé d'instaurer une nouvelle tradition dans ma vie montréalaise : le brunch du week-end. J'aime passionnément bruncher et, à vrai dire, je me nourrirais bien volontiers exclusivement d'oeufs brouillés, de tartines au beurre, de pommes de terre sautées et de jus d'orange frais. Montréal regorgeant d'adresses proposant des brunchs à prix raisonnables, je me suis dit qu'il fallait que j'en profite, mieux : que j'en fasse un rituel.

C'est donc avec une institution du brunch montréalais, le Beauty's, que j'ai ouvert le bal samedi. Je ne risquais pas vraiment d'être déçue, car le Beauty's a tout d'une valeur sûre : une longévité exceptionnelle (70 ans au compteur !), des éloges dans tous les guides, et surtout, détail qui ne trompe jamais : une file d'attente à l'entrée toutes les fins de semaine. Je m'étais préparée à patienter un peu, mais heureusement le fait d'être seule a aussi des avantages : pouvoir être placée immédiatement et passer devant tout le monde à peine arrivée. J'ai donc été installée plus rapidement que prévu, mais pas à la place la plus confortable qui soit : sur un tabouret, face au comptoir. C'est-à-dire qu'en plus d'être privée de dossier et donc de la possibilité de m'affaler pour plusieurs heures en lisant mon bouquin en toute quiétude, j'ai dû partager contre mon gré le stress des cuisiniers et des serveuses, qui s'affairaient, suaient et se faisaient houspiller par le patron juste sous mon nez, de l'autre côté du comptoir. La frénésie de ce spectacle se conjuguant à l'inconfort du tabouret, je ne me suis finalement pas attardé plus que de raison au Beauty's. Mais j'ai tout de même accordé tout le temps et l'attention nécessaires au "brunch basique" qui m'a été servi, et savouré jusqu'à la dernière miette son bagel, ses oeufs brouillés, son jambon braisé et ses pommes de terre, accompagnés d'un jus d'orange frais et d'un thé. Basique, mais parfait.

Je ne sais pas si je retournerai seule au Beauty's, car le plaisir du brunch c'est aussi pour moi de pouvoir se blottir au fond d'une banquette et de se détendre bien au chaud sur de la bonne musique en lisant un livre, mais pour un brunch rapide entre amis, c'est excellent !


Beauty's
93 av du Mont-Royal Ouest